mardi 13 décembre 2022

La cave - Ch. 01

 Texte de Xmaster.

 *****

Ce samedi soir-là, Brigitte et Alain sont sortis en boîte en ville pour fêter leur premier anniversaire de mariage. C'est une idée de Brigitte, car Alain n'est pas très attiré par ce genre de lieu, surtout qu'il sait que sa jeune et belle épouse est très courtisée. En effet, cette grande blonde de vingt-cinq ans au sourire large et clair que vient appuyer de grands yeux bleus donne plus l'impression d'une femme à la recherche de l'âme sœur que d'une jeune mariée. De plus, cet homme de trente ans, pour y avoir passé ses longues nuits de célibataire, sait parfaitement que les autres hommes tenteront tout et n'importe quoi, alcool aidant, pour mettre dans leur lit cette jolie plante qu'est Brigitte. La jeune femme, quant à elle, d'un caractère rebelle et fier, est parfois un peu trop arrogante et suscite largement les convoitises des autres hommes. Et, bien qu'elle s'en défende, sa façon de danser seule, ses sourires, les expressions qu'elle affiche souvent, sont autant de messages de détresse.

 Ce soir, et sans être une nuit d'ivresse, Brigitte a déjà pas mal bu. Entre l'apéritif et le rosé au restaurant chinois, le petit cocktail dans un bar feutré et sa première consommation dans la boîte, il n'y a plus beaucoup de place pour le raisonnement. Alain est lui moins grisé, d'abord parce que, habitué avec les copains, l'alcool n'a pas le même effet sur lui, et aussi parce que du haut de son un mètre quatre-vingts, ses soixante-dix-huit kilos lui permettent de ralentir les effets grisants. Néanmoins, déjà énervé par cet anniversaire et l'attitude un peu légère de son épouse, il sent sourdre en lui une colère qu'il ne saurait expliquer. Et puis, les quatre réflexions désobligeantes de Brigitte dans le bar feutré l'ont marqué bien plus qu'il ne voudrait bien le reconnaître.

Cela fait déjà près d'une heure que Brigitte danse au milieu de la petite piste. Beaucoup de regards sont rivés sur ce corps souple qui ondule au rythme de la musique, sur cette jupe légère qui s'envole parfois un peu plus haut que ne le voudrait son mari, sur cette poitrine lourde et généreuse que contient avec difficultés le soutien-gorge que l'on aperçoit sous le chemisier. Alain sirote son deuxième whisky-coca en attendant avec impatience que les heures s'égrainent.

À part sa femme, peu de gens dansent, et encore, le font-ils par intermittence, alors que son épouse est comme prise de frénésie par la musique. L'ambiance même de l'endroit ne lui plaît pas, peu de couples, beaucoup de célibataires, hommes comme femmes d'ailleurs. Et puis, il trouve que les femmes présentes sont plus provocantes que dans les boîtes qu'il a connues par le passé. Lorsque la jolie blonde vient enfin s’asseoir sur le tabouret près de son 1 mari, c'est pour lui demander d'aller lui chercher un deuxième verre. Sans donner aucun signe de femme amoureuse, elle scrute tous les recoins de l'établissement, fière qu'elle est d'être, visiblement, la plus belle femme de la soirée.

Il n'est que deux heures du matin et Alain à l’âme plutôt chagrine, aussi, dans un souci d'économie, il commande directement une bouteille de whisky et revient s’asseoir près de sa compagne. Brigitte passe ainsi sa soirée, très souvent en train de danser, allumant de plus en plus les hommes qui se pressent autour d'elle et venant, de temps à autre, boire quelques gorgées de son verre qui ne désemplit pas.

À quatre heures du matin, le serveur vient ramasser la bouteille d'alcool comme la charte des night-clubs le prévoit, mais celle-ci est pratiquement vide, aussi se permet-il de la finir en partageant le reste entre les deux verres. Cette fois, la musique s’arrête et la lumière, un peu crue, s'allume, découvrant ainsi les fantômes que la pénombre habillait si bien quelques secondes auparavant.

Brigitte, bien que toujours aussi belle, semble maintenant totalement allumée et a quelques difficultés à se tenir debout sans l'aide de la haute table ronde. Alain, quant à lui, semblant indifférent aux affres de son épouse, est perdu dans ses pensées. S'il n'était assis, il aurait certainement encore plus de mal que sa femme à se tenir debout.

Deux hommes passent et viennent féliciter la jolie blonde pour cette soirée. Ils ne semblent pas méchants aux yeux de Brigitte qui est flattée des compliments qu'ils lui font, mais est-elle bien en état de se rendre compte ? Le premier, Michel, affiche un grand sourire, mais laisse sa main caresser le haut de la cuisse de la jeune femme à travers l'étoffe de sa jupe. Le second, Denis, essaye d'entamer une pseudo-conversation avec Alain en le complimentant sur son épouse de façon à détourner son attention.

La jeune femme, excitée par l'alcool et le déroulement de la soirée, se laisse faire et va même jusqu'à faire un petit sourire complice à son peloteur. Denis, en fin tacticien des soirées tardives, en profite pour faire monter la température de l'homme en lui demandant, presque naturellement : 

- On pourrait faire un gang-bang avec ta salope, à ton avis ? 

Malgré l'état d'ébriété avancé du mari, celui-ci se rebiffe et finit par bredouiller de façon à peine intelligible : 

- Mais tu prends ma femme pour une pute ou quoi ? 

- Non, bien sûr, mais elle me paraît taillée pour l'aventure... Et de la manière dont elle danse, je parie que c'est une sacrée chaude au lit, non ? Elle est libertine ? 

Brigitte capte la conversation à travers le brouillard éthylique dont son esprit est nimbé, et cela semble la faire sourire de plus bel. 

- Tu vois mon ami, ajoute encore Denis en posant sa main droite sur l'épaule gauche du mari, ta femme n'a pas l'air d'être trop contre l'idée, en tout cas... 

Michel s'enhardit et passe sa main directement sous la jupe et palpe, en connaisseur, le haut de la cuisse nue, la dentelle du bas, puis commence à s'attaquer à la culotte. Alain ne sait plus s’il doit être jaloux de ces deux mecs qui sont venus à sa table, ou s’il doit être en colère après l'attitude assez provocante de sa femme, il finit par balbutier : 

- Ouais, je sais, elle a fait très salope toute la soirée, mais elle n'est pas comme ça habituellement. 

- Mais peut-être que ce soir elle a envie de quelque chose de plus corsé, tu ne serais pas contre qu'on s'occupe d'elle à trois, si ? Demande, comme si de rien n'était, ce coquin de Denis. 

Michel, ne rencontrant aucune résistance de la part de la jeune femme, attrape fermement la culotte sur le côté de la hanche et se presse contre la belle pour lui susurrer : 

- Hum... Si tu savais comme j'ai envie de te voler ta petite culotte… Je suis sûr que la dentelle est magnifique... 

- T'es pas chiche... Chuchote la jolie blonde sans tourner les yeux et fixant son mari. 

L'époux est totalement accaparé par le plus jeune des deux hommes et ne se rend pas compte du petit manège de sa femme. Michel, fixant le mari pour être sûr d'avoir le champ libre, descend d'une main habile la fine culotte de sa complice jusqu'à mi-cuisses. Puis, prestement, il se baisse, caché du mari par la table, et fait glisser le petit morceau de tissu jusqu'aux chevilles, très vite il attrape la fine cheville droite de sa complice et lui imprime un léger élan pour qu'elle lève le pied. Dès que la culotte est dégagée de la première jambe, il fait de même avec le pied gauche. Il se redresse ensuite très vite tout en glissant la culotte convoitée dans la poche gauche de son pantalon. 

La jeune femme se dandine d'une jambe sur l'autre tout en restant accoudée à la table ronde, elle fixe maintenant Denis avec ses grands yeux qui en disent long sur son désir réveillé par ce qu'elle vient d'oser à l'instant. Denis, tout en discutant avec le mari et en lui racontant un peu n'importe quoi, jette, de temps à autre, un coup d’œil vers la jolie blonde. Michel se penche discrètement à l'oreille de la jeune femme et lui dit dans un souffle : 

- Merci ma jolie salope... 

Les verres se vident peu à peu, tout comme la boîte, que les gens quittent les uns après les autres. Michel et Denis se décident à partir, eux aussi, et saluent le mari d'une poignée de main, et la jeune femme, d'une série de bises bien trop près des lèvres, mais cette dernière, emportée par l'alcool, se laisse faire, visiblement émue de tels hommages. 

Les deux compères se retrouvent sur le trottoir et se dirigent vers la voiture de Denis d'un pas lent, Michel montre son trophée à son ami et raconte en détail comment il l'a obtenu. Ils ne sont qu'à une centaine de mètres de la boîte quand ils entendent des bruits de voix. Michel reconnaît la voix de la jolie blonde qui semble être devenue hystérique. C'est un vrai pugilat qui se passe sur le trottoir devant la boîte maintenant.

Alain traite son épouse de pute, de traînée, et lui reproche vertement sa conduite tout au long de la soirée. Brigitte, quant à elle, commence à traiter son mari de connard, de bon à rien, et d'autres qualificatifs du même acabit. Elle se rapproche de son époux en titubant et lui donne une grande claque qui sonne dans la rue déserte. Choqué par le geste et la violence dont fait preuve sa femme, l'homme fouille dans sa poche, sort les clefs de la voiture et les jette par terre en annonçant : 

- Allez, tire-toi, rentre à la maison, connasse. 

Puis, il tourne les talons et remonte la rue à pied. 

- Pauvre connard, tu es tout juste bon à fuir, crie Brigitte, devenant de plus en plus hystérique. 

Elle tente de se baisser pour ramasser les clefs, mais elle se retrouve par terre, emportée par son poids car, dans l'état dans lequel elle est, elle ne coordonne plus ses membres. Les deux amis ont observé toute la scène sans dire un mot, maintenant qu'ils voient la jolie blonde égaillée parterre et son mari s’éloigner d'un pas vif, quoiqu'il ne marche pas tout à fait droit, ils se regardent une seconde, puis Michel dit à son acolyte : 

- Viens, on va la chercher... 

- Ouais, on ne peut pas la laisser prendre le volant dans cet état. 

En quelques secondes, les voilà aux côtés de la jeune femme qui a réussi à s’asseoir sur le trottoir, mais ne peut plus se relever. Denis lui tend la main et l'aide à se remettre debout. Une fois qu'elle est enfin en position verticale, Michel la fixe dans les yeux avec un grand sourire, et lui dit : 

- Hé bien ma belle cochonne, tu en tiens une bonne ce soir ! 

- Ça va aller... J'ai un peu abusé, mais je ne suis pas saoule... J'ai juste envie de m'amuser... 

La voix est pâteuse et la langue colle au palais. 

- Je crois que nous allons te ramener chez toi, ce serait plus raisonnable. 

- Non, j'ai envie de m'amuser, on va chez qui pour boire un pot ? 

Cette fois, Michel fronce les sourcils, et, en fixant froidement la jeune femme, lui annonce durement : 

- Attention, nous sommes deux gros cochons, et si nous te ramenons, ce ne sera pas pour enfiler des perles... 

- Hi hi hi... Deux hommes virils pour moi toute seule, ça va me changer de mon bon à rien... 

- Allez, on va chez moi, décide Denis en prenant la jolie blonde par la main et en l'attirant vers sa voiture. 

Pendant le voyage, la jeune femme commence à s'endormir, bercée par la douce chaleur et le bruit du moteur. Elle est dans un demi-sommeil et revoit l'altercation avec son mari. Une haine sourde monte contre ce dernier, dans l'état dans lequel elle est, elle a l'impression de rater sa vie en restant avec cet homme. Et elle est très excitée d'avoir suivi ces deux inconnus. 

Bientôt la voiture s’arrête devant la grille d'une propriété. L'endroit est plutôt désert à cette heure et aucun luminaire n'éclaire la zone. Michel descend de la voiture et ouvre les grilles, la voiture entre et stoppe le temps que l'homme referme consciencieusement les deux lourds battants, puis il remonte dans la voiture. 

La demeure se trouve très en retrait de la route, au milieu d'un parc boisé, et, bien qu'elle ne soit qu'à un kilomètre de la ville, on pourrait se croire en pleine campagne. Le véhicule s’arrête devant un escalier monumental. Denis coupe le moteur et se retourne vers le siège arrière où dort maintenant Brigitte. Michel sort de la voiture et ouvre la portière arrière et réveille doucement la jeune femme. Quand elle finit par ouvrir les yeux, il lui propose : 

- Viens, on est arrivé, on va se prendre un petit café pour commencer, ça te dit ? 

- On est déjà arrivé ? 

La jeune femme essaye de s'éclaircir les idées en sortant doucement de la voiture, mais seule la haine pour son mari lui revient en mémoire. Dans cet état d'esprit et alors que l'alcool agit encore comme stimulant, elle se dit qu'elle a bien fait de suivre ces deux beaux mecs et qu'elle est prête à faire l'expérience de choses bien plus excitantes que celles qui jalonnent sa vie de jeune épouse bien tranquille.

A suivre...

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